Un village du Guatemala prend en main ses problèmes d’eau

 

Juana Carmona n'a rien oublié de l’époque où elle devait se lever avant l'aube et marcher dans l'obscurité avec ses enfants pour aller chercher de l'eau.


La source d'eau la plus proche de son village des montagnes du sud-ouest du Guatemala est la rivière Naranjo, distante de plus de 3 kilomètres. Cette marche de nuit était remplie de danger, et l'eau était porteuse de maladies diarrhéiques qui faisaient des ravages parmi les membres les plus vulnérables de la communauté, ses enfants.


« Mon Dieu que c'était difficile ! » se souvient Juana. C'était avant que son village, San Rafael Sacatepéquez, ne décide de prendre lui-même les choses en main. En 2004, il est parvenu à investir 44 000 dollars EU et à creuser un puits.
Il a également chargé une assemblée communautaire de gérer les besoins en eau du village. Aujourd'hui, quelque 465 ménages du village ont accès à l'eau et il y a cinq robinets publics.


Plus de 40 % des habitants des zones rurales du Guatemala n'ont pas d'accès à l'eau dans leurs maisons, et même ceux qui l'ont manquent souvent des installations sanitaires les plus élémentaires. Des populations comme celles-là sont au cœur des efforts visant à réaliser le septième objectif du Millénaire pour le développement : assurer un environnement durable et réduire de moitié, d’ici 2015, le nombre des personnes n'ayant pas accès à un approvisionnement en eau potable et à des services d'assainissement convenables.


Le Fonds pour la réalisation des OMD, qui appuie des projets, tels que celui de San Rafael, dans 11 pays du monde, cherche en particulier à élever les conditions de vie et de santé des communautés les plus marginalisées, souvent négligées dans les efforts de développement, en impliquant les citoyens dans les processus de décision qui affectent leur vie.


À San Rafael, chaque villageois participe à la gestion du projet d'eau. Certains sont responsables des latrines publiques, d'autres entretiennent les conduites d'eau, achètent le carburant nécessaire à la pompe à eau, relèvent les compteurs ou exécutent diverses tâches administratives.


En plus de traiter les problèmes quotidiens, les membres de l'assemblée communautaire, comme Juana Carmona, travaillent à promouvoir une culture de bonne utilisation de l'eau, à travers des directives limitant l'usage mensuel à 12 mètres cubes par famille et un système d'amendes pour ceux qui ont du retard dans le paiement de leurs factures.


Les résultats sont impressionnants : une diminution significative des maladies gastro-intestinales, un renforcement de la culture organisationnelle de la communauté et une nettement plus grande prise de conscience des problèmes de l'environnement par les habitants. Le projet a également donné aux femmes l'occasion de jouer un rôle de premier plan, contribuant ainsi à la réalisation du troisième objectif du Millénaire pour le développement, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.


Au Guatemala, le F-OMD soutient actuellement cinq programmes conjoints des Nations Unies, qui ont trait à l'égalité des sexes ; au changement climatique ; à la nutrition et à la sécurité alimentaire ; à la restauration de la paix et à la prévention des conflits ; ainsi qu’au renforcement des capacités des communautés à gérer leurs services des eaux et de l'assainissement.


Le programme des eaux de San Rafael est le fruit d'une collaboration entre cinq agences des Nations Unies – l'Organisation panaméricaine de la santé, la FAO, le PNUD, l’UNICEF et le FNUAP –, le ministère du Plan et de la Programmation de la Présidence, et le Commonwealth des municipalités du bassin de la Naranjo.

Share |