Mauritanie: Patrimoine, tradition et créativité pour un développement durable en Mauritanie

Une des stratégies de la Mauritanie pour lutter contre ses taux élevés de pauvreté consiste à développer le tourisme et ses domaines corrélés. Pour stimuler le développement et générer des revenus, tout en mettant l’accent sur les activités féminines, le Programme conjoint a encouragé la croissance du secteur culturel de la Mauritanie. Le Programme a porté ses efforts sur le renforcement des capacités nationales dans le domaine du développement et de la promotion des affaires culturelles et dans celui de la gestion, de la conservation, et de la mise en valeur du patrimoine culturel.

Le Programme s’est employé à évaluer l’impact exercé par les traditions et les valeurs culturelles sur le développement, et par l’évolution des attitudes afin de mettre en œuvre des programmes de développement, de former des administrateurs culturels et d’encourager les petites, moyennes et micros entreprises du secteur culturel.

Il a promu le développement de biens et de services culturels en renforçant les ressources et les capacités dans le domaine de la conservation et de la gestion du patrimoine. Il s’est également attaché à concevoir des activités rémunératrices, en particulier dans le domaine du tourisme culturel et en privilégiant les entreprises féminines. La priorité a été accordée aux activités pouvant être reproduites par les autorités.

Dans l’ensemble, le programme a généré l’optimisme chez les bénéficiaires qui ont pu augmenter leurs revenus en tirant parti des activités de formation du programme, du microcrédit, des nouvelles techniques de production et de séchage du couscous et des espaces mis à la disposition des artisans.

Parmi les principales réalisations, il faut citer :

• Les ONG, les artistes et les autorités locales ont été appuyés pour organiser une série de festivals, de foires et d’expositions. Les autorités locales et nationales, les associations et les réseaux de jeunes ont été mobilisés pour promouvoir le tourisme et les produits culturels mauritaniens. Plus de 20 villes et communautés possèdent désormais leurs propres festivals qui ont contribué à faire revivre des éléments du patrimoine culturel de la Mauritanie menacés de disparition, tels que la poésie, les chansons, les danses et les instruments de musique traditionnels. Les festivals ont fait surgir un marché pour les manifestations culturelles, les sponsors, la publicité, permettant également à la communication événementielle de se développer. Ils ont également sensibilisé les investisseurs privés aux opportunités que recélait le domaine de la réhabilitation et de la construction des infrastructures publiques (approvisionnement en eau, réhabilitation des centres sanitaires, etc.)
• Un partenariat a été établi avec une institution de microfinance afin de créer une offre pour les petits entrepreneurs produisant de l’artisanat. À Atar, une association représentant 400 femmes a utilisé 800 000 UM pour la location et l’équipement d’un espace d’exposition qui produit un revenu net de 180 000 UM par mois et crée des opportunités d’emploi pour d’autres femmes à l’occasion des événements qui s’y tiennent. Dans l’ensemble, plus de 45 750 participants dont 40 % étaient des femmes ont profité de l’offre avec un taux de recouvrement de 96 %.
• L’introduction de nouvelles techniques de séchage du couscous, les formations et les installations modernes et hygiéniques offertes aux associations de femmes, ont révolutionné la productivité du couscous et les techniques de production. Alors que les méthodes traditionnelles exigent trois jours de séchage pour produire 10 kilos de couscous, la nouvelle technologie permet aux femmes de produire 20 kilos de couscous par jour. Avec un temps de séchage d’à peine trois heures, les gains de temps ainsi obtenus donnent aux femmes la possibilité de se consacrer à d’autres activités génératrices de revenus.
• Deux villages d’artisanat qui rassemblent des artisans de tous les secteurs dans un seul site ont été créés. Ces centres serviront de modèle que le gouvernement pourra reproduire dans toutes les régions du pays.
• La campagne nationale de communication qui a été diffusée par 12 programmes radiophoniques de la Radio nationale et par un programme télévisé a contribué à promouvoir la diversité culturelle et le développement dans l’ensemble du pays.

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