Cambodge : la lutte contre la malnutrition sur les ondes

 

Les ouvriers de Kampong Speu et Svay Rieng dans le sud du Cambodge ont tous entendu l’histoire de Sophary.

Adolescente issue d’une famille stricte, Sophary s’est enfuie pour la capitale et s’est retrouvée à travailler dans une usine. Là, elle tomba amoureuse d’un homme qui l’abandonna après l’avoir mise enceinte. Heureusement, convaincue par son amie Phina, elle s’est rendue dans un centre de santé pour recevoir des soins prénataux. Elle y a rencontré un docteur compatissant qui l’a persuadée de garder son bébé et lui a expliqué quels types d’alimentation et d’hygiène étaient appropriés à sa situation.

Sophary est devenue la vedette d’une émission radio produite avec le soutien du Fonds-OMD dans le but de promouvoir la santé maternelle et infantile ainsi que la sécurité alimentaire et la nutrition dans un des pays les plus pauvres du monde.

44% des enfants cambodgiens de moins de 5 ans présentent un retard de croissance, 29% sont en situation d’insuffisance pondérale modérée à sévère et un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Près de 60% des femmes enceintes sont anémiques. Le programme conjoint des Nations Unies pour les enfants, la sécurité alimentaire et la nutrition cible les femmes enceintes, les mères qui allaitent et les enfants de moins de 2 ans.

Les drames de radio enseigne les bonnes pratiques

Les émissions radio ont jusqu’à présent été entendues par plus de 14 000 ouvriers de l’industrie textile et de la chaussure, composée à 90% de femmes. Les épisodes, six fictions et reportages diffusés au sein-même des usines, abordent des thèmes tels que l’allaitement, l’alimentation complémentaire, la nourriture, la nutrition, la santé et l’hygiène.

Le projet vise à briser le cycle de la sous-nutrition et de la malnutrition, étroitement lié à la pauvreté et au retard de développement intellectuel et physique, dont les conséquences peuvent perdurer sur plusieurs générations.

Ce programme conjoint fournit aussi des suppléments en micronutriments et en vitamines aux femmes et enfants, et a procuré à cinq centres de santé de la province de Kampong Speu des colis pour lutter contre la malnutrition aigüe. Le programme a mis en place un système de surveillance de la sécurité alimentaire et de la nutrition, tout en soutenant l’élaboration de plusieurs politiques nationales en matière de nutrition maternelle et infantile.

Améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Le programme conjoint des Nations Unies pour les enfants, la sécurité alimentaire et la nutrition est le fruit d’une collaboration entre le gouvernement cambodgien et six agences de l’ONU (le PAM, l’OMS, la FAO, l’UNICEF, l’UNESCO et l’OIT).

Son but est d’améliorer l’état nutritionnel des enfants de moins de 2 ans, des femmes enceintes et des mères qui allaitent, de renforcer et développer les politiques alimentaires cambodgiennes et d’aider à créer un système de surveillance de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

Environ 26 000 enfants ont reçu des suppléments en micronutriments, 123 000 ont reçu de la vitamine A et 110 000 ont subi un traitement vermifuge. 90 000 femmes enceintes, venant d’accoucher ou en âge de procréer ont reçu des suppléments en fer et acide folique. Parmi les actions menées, plus de 3200 professionnels de la santé ont été formés à l’utilisation des micronutriments ou à l’aide à l’allaitement, et à l’alimentation complémentaire.

 

 

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